Lundi 25 novembre 2024 à 18h
Soyez des nôtres pour le double lancement des publications de Marilou Lemmens et Richard Ibghy, Les Prophètes et The Power Given to Abstractions That Make Us Stupid. Marie-Eve Beaupré, directrice de la Fondation, s’entretiendra avec le duo à cette occasion en se concentrant sur l’élément central des deux publications : l’abstraction.
La Fondation Guido Molinari a eu le privilège d’accueillir Richard et Marilou lors d’une résidence à l’hiver 2022, culminant par l’exposition Dans le lait des faits, il tombe toujours une mouche. Afin de faire le pont entre nos artistes résidents, nous profiterons de cette occasion pour présenter les artistes qui seront en résidence à la Fondation à l’hiver 2025 : Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière. Ils nous dévoileront en exclusivité le sujet de leur résidence de recherche-création lors d’une discussion avec Camille Bédard, conservatrice adjointe de la Fondation.
Édité par Ana Bajaras, The Prophets: Richard Igbhy & Marilou Lemmens (YYZBOOKS, 2024) se concentre sur une œuvre phare du duo, The Prophets (2013-2015), une collection de quelques centaines de petits sculptures fabriquées à la main qui transforment des graphiques économiques en modèles improvisés. Dans cette œuvre, les artistes explorent le passage d’un monde matériel d’agents enchevêtrés à un monde de modélisation mathématique et d’abstraction graphique. L’oeuvre aborde un large éventail de sujets historiques et contemporains intéressant les économistes, tels que le travail, la consommation, la production, les impôts, l’épargne, les investissements, le crédit et ainsi de suite, pour constituer une diagrammatologie de la pensée économique. Le livre comprend des textes Peggy Gale (commissaire indépendante, autrice et éditrice), Sven Lütticken (critique et historien d’art), Harro Maas (économiste et professeur), Marina Roy (artiste et autrice) ainsi que Jakub Zdebik (professeur et historien d’art).
The Power Given to Abstractions that Makes Us Stupid (Agnes Etherington Art Centre & al., 2020) est la première publication monographique consacrée à la pratique d’Ibghy & Lemmens. Éditée par Sunny Kerr, elle présente des œuvres aux multiples facettes qui se développent souvent sur plusieurs années et couvre la production artistique du duo de 2008 à 2018. L’ouvrage comprend des essais écrits par Vincent Bonin (auteur et commissaire indépendant), Lorna Brown (artiste, écrivaine et commissaire), Sunny Kerr (conservateur d’art contemporain au Agnes Etherington Art Centre) et Melanie O’Brian (Directrice associée/conservatrice à la Morris and Helen Belkin Art Gallery). Il inclut également un entretien réalisé par Kitty Scott (commissaire et Directrice stratégique au Fogo Island Arts) ainsi qu’un texte rédigé par les artistes.
Richard Ibghy et Marilou Lemmens créent des installations, des vidéos, des sculptures, des photographies, des livres d’artiste et des œuvres d’art public. Leur pratique collaborative allie une recherche rigoureuse à une exploration matérielle spécifique à chaque projet afin de cerner des questions à l’intersection de l’écologie, de l’économie, de l’épistémologie et de l’histoire. Depuis plusieurs années, ils se penchent sur l’histoire et le pouvoir des méthodes scientifiques, dont le langage de l’économie, la magie des statistiques, la capacité des modèles à influencer l’avenir, l’esthétique de la visualisation des données et le design des expériences en laboratoire. Plus récemment, leurs œuvres ont porté sur un élargissement des concepts d’hospitalité, de soin et de communication entre les espèces.
Outre leurs pratiques individuelles, Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière poursuivent une collaboration en duo depuis une vingtaine d’années. De nature anthropologique, leurs recherches artistiques s’intéressent aux transformations de nos territoires construits, naturels et technologiques, avec une sensibilité particulière pour la psyché humaine. En interrogeant diverses réalités afin d’en révéler la complexité, le travail de l’image et du son devient un objet d’investigation au confluent des approches documentaires, fictionnelles et spéculatives. Par le télescopage de phénomènes variés, il prend la forme d’installations multipartites qui créent un dialogue fertile dans l’agencement du matériel de recherche. Guidées par des processus d’enquête, leurs recherches se développent lors de séjours en résidence à l’international et mènent régulièrement à des expériences collaboratives avec des intervenant.e.s d’horizons multiples. Une réflexion sur une mise en scène du photographique et du vidéographique intégrant l’art sonore, des éléments sculpturaux et des dispositifs architecturaux traverse l’ensemble de leurs œuvres.
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