La Fondation Guido Molinari à la 7e édition de la Biennale de Montréal — BNL MTL 2011

1er au 31 mai 2011

Le titre de cet événement, La tentation du hasard, et plus encore son sous-titre, « Toute pensée émet un Coup de dés », Stéphane Mallarmé, 1897, semblaient faits sur mesure pour Guido Molinari. Aussi la Fondation a-t-elle accepté avec empressement l’invitation de son directeur général et artistique, Claude Gosselin, à en faire partie. La grande salle du rez-de-chaussée, ouverte au public pour la première fois, présentait alors deux corpus importants qui se situaient aux débuts et à la fin de la carrière de l’artiste.

Voici un extrait de la brochure du Centre international d’art contemporain de Montréal (CIAC) :
Molinari et le hasard (en deux temps)
Au printemps 2003, Molinari avait proposé, chez René Blouin, sa relecture d’une œuvre qui le hantait depuis toujours : le livre-poème Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, qui constituait une sorte de testament de Mallarmé, une partition fondatrice de la modernité. Cette frise chromatique du peintre, en forme de livre spatialisé — c’était là un des rêves du poète —, sera aussi le testament de Molinari, car les deux créateurs mourront quelques mois après leur réalisation respective. Aujourd’hui cet ultime polyptyque demeure un mode d’emploi pour le poème de Mallarmé, et vice versa, et le spectateur est convié à y regarder l’omniprésence de leur musique. Au début des années 1950, le jeune Molinari, aux prises avec une certaine méfiance à l’endroit des peintres automatistes à qui il prêtait une inopportune rationalité dans l’exécution de leur travail, avait décidé de peindre dans le noir absolu des toiles qui constitueraient des objets imprévisibles, arbitraires, bref de vraies œuvres automatistes.

Puisque la censure, écrira plus tard Bernard Tesseydre avec sa sagesse habituelle, passe par la vue du travail en cours, il faut peindre sans voir, puis accepter, sans retouche possible, l’émergence de l’imprévu.

– Gilles Daigneault, commissaire de l’exposition