Commissaire : Margarida Mafra, avec la collaboration de Gilles Daigneault
Cette exposition offre un survol de la prolifique production picturale réalisée au cours des années 70 par l’artiste Guido Molinari, en mettant en valeur des œuvres marquantes de cette période historique ainsi que quelques tableaux inédits conservés dans la collection de la Fondation.
Son travail au fil de cette décennie est notamment caractérisé par le renouvellement de ses structures formelles, en introduisant la forme triangulaire, ainsi que son exploration des effets découlant de la verticalité et de la monumentalité des formats.
Les bandes verticales propres à sa grammaire des années précédentes se voient d’abord tranchées en deux, sous la forme de damiers, et ensuite découpées diagonalement, pour valoriser l’énergie dynamique de la ligne oblique. D’une part, ses trames géométriques deviennent de plus en plus complexes, et d’autre part, le nuancier de ses couleurs connait un élargissement, passant des teintes lumineuses aux couleurs rompues.
La sélection des œuvres met ainsi en lumière les fertiles métamorphoses de son langage, depuis la création des derniers tableaux aux larges bandes verticales en 1969 jusqu’aux œuvres annonçant les Quantificateurs réalisés au moyen de la seule couleur noire dès 1978. Avec éloquence et dynamisme, ils nous permettent de faire l’expérience du « tableau comme lieu d’événements énergétiques ».
« Le tableau de grand format pose le spectateur dans un environnement où il sera davantage concerné, non seulement par la structure sémantique du tableau, mais par une expérimentation physique des différents phénomènes énergétiques qui constituent le champ opératoire qu’est l’œuvre.»
– Guido Molinari, citation publiée dans le catalogue de l’exposition Grands Formats, Montréal, Musée d’art contemporain, du 22 janvier au 15 février 1970, pp. 20-23.