Gardienne d’une collection d’œuvres d’art, d’une bibliothèque d’ouvrages de référence et de quinze mètres linéaires d’archives composant sa collection documentaire, la Fondation préserve des matériaux révélateurs de l’histoire de l’art du Québec, notamment plusieurs dossiers de poèmes manuscrits et dactylographiés, dont les plus anciens furent rédigés dès 1949.
Cette exposition évolutive est conçue à partir des collections permanentes de la Fondation afin de valoriser les œuvres et les archives en lien avec la poésie pratiquée par Guido Molinari (1933-2004) et Fernande Saint-Martin (1927-2019). Peintre, professeur et théoricien, Guido Molinari se fit d’abord connaître en tant que « jeune peintre et poète », dont les expérimentations faisaient se déployer les mots pour « la seule qualité de leur couleur et de leur forme ». Fernande Saint-Martin, essayiste, théoricienne, professeure et sémiologue, est notamment reconnue pour ses recherches sur les fondements des modes de représentation verbal et visuel. Au cours de sa vie, elle a également publié des centaines d’articles de critique de poésie et maintenu une fertile pratique d’écriture « à l’écoute de la parole sonore ».
Conçu à partir de la notion d’atelier de la pensée, inclusif d’objets personnels ayant fait partie de leurs rituels d’écriture, l’accrochage met en valeur des objets, œuvres, poèmes, esquisses et publications ayant appartenu aux deux protagonistes. Au centre de ce projet se loge une rencontre, celle de Guido et de Fernande, en 1953, lors de l’exposition Place des artistes. À partir de cet événement historique, nous retraçons le rhizome documentaire de leur contribution respective au champ de la poésie québécoise.