Depuis plus de dix ans, la Fondation accueille en résidence des artistes qui désirent développer des projets dotés d’une conscience historique et d’un intérêt pour la création de dialogues avec le travail de Guido Molinari. Par ces résidences, la Fondation souhaite s’impliquer dans les débats esthétiques et théoriques actuels, revoir des corpus d’histoire de l’art avec un regard contemporain, et favoriser la diffusion d’artistes québécois actuels dans un rapport de résonance avec les enjeux que l’œuvre de Molinari suscite. À l’hiver 2025, la Fondation a le plaisir d’accueillir les artistes Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière. Une exposition présentant les résultats de sa résidence sera présentée du 13 mars au 25 mai 2025.
Biographie
Outre leurs pratiques individuelles, Jean-Maxime Dufresne et Virginie Laganière poursuivent une collaboration en duo depuis une vingtaine d’années. De nature anthropologique, leurs recherches artistiques s’intéressent aux transformations de nos territoires construits, naturels et technologiques, avec une sensibilité particulière pour la psyché humaine. Au confluent des approches documentaires, fictionnelles et spéculatives, le travail de l’image et du son a pour visée d’interroger diverses réalités pour en révéler des récits mineurs. Leur démarche est principalement guidée par la recherche sur le terrain, la pensée conceptuelle et des processus d’enquête déployés lors de résidences, qui incluent la collaboration avec des intervenant.e.s d’horizons multiples. Par le télescopage de phénomènes variés, leur production artistique se traduit par des installations protéiformes qui créent un dialogue fertile dans l’agencement du matériel de recherche. Afin d’en explorer la portée expérientielle et critique, une réflexion sur la mise en scène de l’image photographique et vidéographique traverse l’ensemble de leurs expositions, en intégrant l’art sonore, des éléments sculpturaux et des dispositifs architecturaux.
Soutenu par le Conseil des arts du Canada et le CALQ, leur travail a été présenté lors d’expositions, de festivals et de résidences au Québec et à l’international, dont le Musée d’art de Joliette, la Galerie de l’UQAM, le centre d’art et d’essais Occurrence, la Galerie d’art Foreman, la Fonderie Darling, le centre d’art contemporain Optica, VU, centre de diffusion et de production de la photographie, ainsi qu’à Tokyo Arts and Space, l’ISELP –arts contemporains (Bruxelles), La Becque (La Tour-de-Peilz, Suisse), le Studio du Québec à Rome, le Helsinki International Artist Programme (HIAP), la Titanik Gallery (Turku, Finlande), Homesession (Barcelone) et le Inside-Out Art Museum (Pékin). Leur travail vidéographique a récemment été présenté au Festival International du Film sur l’Art, aux Rencontres internationales Paris / Berlin, à la Fondation Grantham ainsi qu’au Palazzo Grassi à Venise. Il fait partie de la Collection Hydro-Québec et sera prochainement distribué par Vidéographe. En 2025, ils seront accueillis pour une résidence au centre artistique de la Ferme-Asile (Sion, Suisse).
Projet de résidence
Chromatopia
S’appuyant sur une période clé de la production artistique de Guido Molinari qui privilégie l’abstraction et la vibration chromatique, Chromatopia déploie une investigation sur la polysémie de la couleur. Pour cette nouvelle recherche fondée sur la conviction que des savoirs émergent au contact de réalités plurielles, l’exploration de l’œuvre et des archives de Molinari agira d’incubateur pour créer un laboratoire d’idées sur la perception chromatique. Face à l’ambivalence des couleurs et la difficulté de leur assigner un sens précis, nous souhaitons en examiner les dimensions psychiques, culturelles, sociales, biologiques, neurologiques, sensorielles ou politiques, à travers le prisme de la création artistique et de la transversalité disciplinaire. Dans une approche processuelle, la période de résidence fera converger pensée conceptuelle, expérimentations documentaires, contributions scientifiques et imaginaires spéculatifs. En faisant croiser l’installation, la photographie, la vidéo et le son, une attention sera portée à la visibilité et à la dissonance chromatique au sein de notre culture matérielle et de nos environnements urbains, naturels et technologiques.